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Quand Bruxelles se met à l’afro house

afrohouse Workshop BelgiumCe dimanche 16 octobre 2016, Impulsion a fait vibrer le Palais du Midi au rythme de l’afro house et du kuduro. Avec le soutien de la ville de Bruxelles (merci à Karine Lalieux et Alain Courtois) et grâce à l'initiative de Jeny, on a mis sur pied un workshop réunissant des danseurs de référence de cette discipline, venus de France, du Portugal, de République Tchèque ou encore d’Angola, ce qui a permis à la soixantaine de participants d’étoffer leur technique et de mieux découvrir l’essence de ces styles qui connaissent un important succès auprès de la jeunesse bruxelloise.

Afro House et Kuduro, c’est quoi en fait ? L’afro house est issue de la rencontre des danses traditionnelles africaines et de celle de la house dance. Un savant mélange de basses profondes sur fond de sonorités africaines pour un maximum de groove et d’énergie. Même si aujourd’hui on parle surtout d’afro house angolaise, il ne faut pas oublier que celle-ci a été fortement influencée par le kwaito sud-africain. Ce genre musical, même s’il ne s’est pas répandu dans toute l’Afrique, a fortement influencé les musiques électroniques africaines actuelles. Une gestuelle sèche et claire assortie à une rythmique forte qui emporte le danseur, c’est en ces termes que Jeny, danseuse du collectif d’Impulsion, professeure d’afro vibes et organisatrice de l’évènement nous parle de l’afro house. Au détour de deux pas de danse elle nous glisse les raisons qui l’ont poussée à faire quelques infidélités au hip-hop pour se tourner vers l’afro en 2009.

« J’ai choisi l’afro house parce que c’est vraiment un retour aux sources. Je suis d’origine congolaise et c’est dans ce style que j’ai trouvé le moyen d’exprimer mon identité, mes origines et mes racines. » Elle souligne également la confusion qui règne lorsqu’on aborde ces nouveaux styles de danse.

Afro vibes, afro house, kuduro, il y a en effet de quoi s’emmêler les jambes, mais ne vous inquiétez pas, on est là pour éclairer vos lanternes. L’afro house, on vient de le voir c’est ce croisement entre rythmes africains et musique house. L’afro vibes, comme nous l’explique Jeny, est le titre donné aux cours de danse qui mélangent plusieurs styles de danse afro que ce soit de la house, de la danse sénégalaise ou nigérienne ou du kuduro. Le kuduro quant à lui, est un mélange de house, de samba et de kizomba. Danse hyper populaire dans les pays lusophones (ou on parle le portugais), le kuduro est né en Angola. Tout comme l’afro house, il fait partie de ces nouvelles musiques électroniques africaines ou des rythmes traditionnels transformés électroniquement donnent naissance à un nouveau genre musical. On peut même dire que cette discipline porte un petit bout de Belgique en elle, car son inventeur Tony Amado, jeune chanteur luandais s’est inspiré des pas de danse de notre Jean-Claude Van Damme national dans le film Kickboxer pour créer cette danse. « Un jour j’ai vu un film où Jean-Claude Van Damme dansait en étant saoul. Il était tellement raide, on aurait dit qu’il avait le cul serré » ou en portugais culo duro. Et entre culo duro et Kuduro il n’y a qu’un pas vous l’aurez compris. Tony Amado se réapproprie les pas, y met un sacré coup d’accélérateur et crée une nouvelle danse. Les mouvements sont rapides et saccadés, désarticulés parfois et sollicitent surtout les jambes. Jeny nous le confirme : « Le Kuduro c’est surtout avec les pieds, il y a beaucoup de détails et c’est très technique.»

Voilà pour la rapide remise en contexte. Pendant que nous on parle histoire, au workshop ça sue. Nadine, professeure de ragga, dancehall et afro body language à Impulsion prend le temps de s’arrêter deux minutes pour nous expliquer les raisons de sa venue. « Je suis là pour approfondir mes connaissances dans des styles que je ne connaissais pas du tout. L’afro house et le kuduro sont des disciplines très méconnues. » Elle souligne l’importance de continuer à apprendre pour pouvoir transmettre à son tour le plus fidèlement possible à ses élèves. Selon elle, c’ets important de continuer d’apprendre même lorsqu’on est prof. La danse a ceci de formidable qu’il est toujours possible de découvrir quelque chose de nouveau, de se former auprès d’autres, d’aller plus loin. Dans notre plat pays, de plus en plus de danseurs se tournent vers l’afro house, d’ailleurs à Impulsion, on a du dédoubler les cours tellement le succès était au rendez-vous. Cette évolution artistique nous prouve, une fois de plus, que le hip-hop et sa communauté continue de se réinventer à chaque instant, nous avons d’ailleurs un scoop à vous annoncer : nous organiserons un évènement autour de cette mouvance afro le dimanche 19 février. Au programme : battle, shows, expo, slam, percussions, …

par Thérèse M.